Des chercheurs de l’université Sheffield au Royaume-Uni se sont demandés si les bébés étaient capables de différencier des visages de singes, chacun d’eux étant unique. Si on montre des photographies de singes à des adultes, ils ne sauront pas les différencier. Par contre, des bébés de trois mois voient qu’un singe est différent d’un autre. Alors, que se passe-t-il? À force de voir des visages humains de manière répétée, les réseaux neuronaux des bébés dédiés à leur reconnaissance deviennent plus puissants et plus efficaces. À l’inverse, les réseaux neuronaux qui excellent à la reconnaissance faciale d’autres espèces disparaissent. Ce processus s’appelle l’élagage synaptique! Le cerveau se spécialise. À partir de ce moment là, le bébé ne va plus regarder les singes comme des individus mais comme un groupe : les singes!
Une autre recherche, celle de Kang Lee, professeur de l’institut “Docteur Erik Jackman of child study” à l’université de Toronto au Canada, s’est focalisée sur la capacité des bébés à catégoriser ou pas les visages. Il découvre qu’à six mois, les bébés peuvent reconnaître tous les visages de façon individuelle. Mais à neuf mois, ils perdent cette capacité. Bien que les visages noirs ou asiatiques soient bien différents, les bébés caucasiens les catégorisent dans un seul groupe. Les bébés ne sont pas racistes mais ils sont plus enclins à reconnaître leur propre groupe sachant que ce groupe dépend du type de visage qu’ils rencontrent au quotidien : leurs parents, leurs proches et les personnes qu’ils rencontrent. Kang Lee conseille donc aux parents d’exposer leurs bébés a un éventail de visages aussi large que possible afin de l’aider à vivre dans notre société mondialisée.
Du haut de ses quatre mois de vie, en pleine pandémie de coronavirus, Pauline n’a pas eu l’occasion de rencontrer beaucoup de personnes. Elle connaît maintenant très bien les visages de papa et maman mais elle est malheureusement que très peu exposée à observer d’autres visages…
Bien qu’il soit impossible de remplacer de vraies interactions sociales, cela m’a donné envie de créer des cartes avec des visages de bébés et d’enfants venant de différentes parties du monde qu’elle pourra observer et dont elle pourra apprécier la diversité.
Pour continuer en ce sens, il est aussi possible de se procurer certains livres qui vont permettre à bébé de se familiariser avec d’autres visages que ceux qu’il voit au quotidien. Des ouvrages avec de vraies photographies de bébés tel que “Beaucoup de beaux bébés“, “Bébés du monde” ou “Global babies” vont particulièrement l’interpeler. Les albums de littérature de jeunesse comme “Ten Little Fingers and Ten Little Toes” aussi disponible en français (“2 petites mains et 2 petits pieds“) et “Everywhere Babies” sont également de bons outils pour découvrir d’autres bébés du monde entier.
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